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15/09/2017
Il faut être masochiste pour aller voir ce genre de films quand on est enseignant et qu'on a connu les joies de travailler quelques années dans un collège ECLAIR (j'adore cet acronyme : Collège Lycées Ambition Innovation Réussite). Je m'attendais au pire et je dois être un peu maso car j'ai tenté ma chance et le résultat est à la hauteur de ce que je craignais.

Le film part pourtant d'une situation de départ amusante : il est facile de donner des leçons et de dire ce qu'il faudrait faire aux autres mais, parfois, se mettre en accord avec ses paroles ne peut pas faire de mal. Je répète suffisamment souvent que je ne fais pas le même travail dans mon collège actuel que lors de mon passage porte de Clignancourt pour ne pas me permettre de juger les collègues en difficultés là-bas ou les résultats généraux au brevet des collèges.

Je passe sur la caricature du prof d'Henri IV qui aime démonter ses élèves en même temps qu'il leur rend leurs copies (pour le coup, je n'ai jamais enseigné là-bas donc je ne jugerais pas) en me disant que c'est un personnage de départ comme les autres. Ses difficultés dans son nouveau collège montrent que tout n'est ps transposable mais ce qui m'a dérangé c'est le portrait des collègues : j'en connais de nombreux qui s'épanouissent dans des établissements classés "difficiles" et qui ne demande pas de mutation et ne tombent pas en dépression.

Le personnage principal ne se remettra pas en cause à leur contact mais tout seul comme un grand, amenant des expériences intéressante (celle des anagrammes) mais enlevante le coté "équipe éducative" qui pour moi est primordial pour réussir : du chef d'établissement à l'infirmière en passant par les Assistants d’éducations, les CPE et les collègues il faut être uni pour réussir.

Là, on a un prof de maths qui ne cherche qu'à casser ses élèves qu'il ne supporte plus, sa copine qui est totalement dépassée mais qui va tomber sous le charme de ce nouveau prof débarquant avec ses gros abots et ses méthodes miracles et ses aberrations totales (ah les conseils de discipline... ).

Là ou le film et le personnage de Denis Podalydès devrait faire preuve d'humilité, il fait preuve d'une suffisance qui m'a exaspéré... là ou le film devrait montrer que tout ne se fait pas que dans l'école et qu'il faut gérer au quotidien des situations extérieures qui bouffent tout le reste, on à le droit à un passage surréaliste ou le prof va chercher "son" élève dans la cité du coin... là ou il faudrait montrer la difficulté de gérer 25 élèves on a le droit à la relation particulière du prof avec un élève, les autres suivant le mouvement...

Bref, ce film est rempli de stéréotypes alors qu'il partait d'une idée plutôt intéressante. Je n'attendais pas un documentaire mais je suis quand même blasé de voir encore un film de ce genre su ce sujet qui me tient à coeur (mais vous me direz que les infirmières doivent hurler devant "Urgences" ou ses successeurs, que les policiers doivent être hilares devant "les experts" et autres avatars du genre ... ).
.O.